News

Partager sur :

Anne-Sophie Bouville

08 décembre 2020 Portraits d'Alumni
Vue 541 fois

 

Découvrez le parcours de :

 

Quelles études avez-vous faites ?

Après une licence de chimie classique, réalisée à l’université de Cergy-Pontoise, j’ai décidé d’orienter mon cursus vers une spécialisation en formulation de produits cosmétiques. 

J’ai alors intégré le master professionnel Formulation et Evaluation Sensorielle, option cosmétique, d'ISIPCA, pour acquérir les compétences nécessaires à ce domaine qui m’a, depuis toujours, passionnée. J’ai réalisé mon alternance au sein de la société Symrise, dans l’équipe de Recherche Appliquée en innovation.

 

Quel est votre parcours professionnel suite à la formation de l’ISIPCA ?

La formation à l’ISIPCA s’est avérée être très complète et parfaitement professionnalisante. Toutefois, durant le master, j’ai rapidement identifié mon envie de faire plus de recherche, de mener une thématique de recherche scientifique qui me serait propre et sur laquelle j’aurais du temps pour l’étudier dans son intégralité. Par ailleurs, la parfumerie était un domaine que je souhaitais mieux connaître et renforcer dans mon cursus, au même titre que l’enseignement et la transmission de savoir.

Le projet d’étude des « plantes à parfum oubliées », dans le cadre d’une thèse réalisée au sein d'Université Côte d’Azur et financée par L’Occitane en Provence, s’est alors présenté à moi. Et là, véritable coup de cœur ! Un sujet comme créé sur mon profil et mes ambitions professionnelles, avec une pluridisciplinarité incroyable !

Malgré tout, le projet a mis un certain temps à se mettre en place (1 an et demi au total). J’ai donc profité de cette période pour développer d’autres compétences, moins en lien avec mon domaine d’activité initial : stage linguistique à l’étranger, entreprenariat et œnologie.

 

Pourquoi avez-vous choisi ce domaine/ cette filière ?

Faire une thèse après un master professionnel à l’ISIPCA n’est pas la voie la plus commune, ni la plus envisagée par les étudiants. En effet, le master étant professionnalisant, il a plus pour objectif de former des élèves à un métier, et non à des études supplémentaires ; encore moins à une thèse. Pourtant, mon envie de faire une thèse s’est très rapidement présentée à moi comme un projet évident durant mon master, alors même que j’étais passionnée de recherche et que j’avais très envie d’expérimenter l’enseignement.

Finalement, avec un sujet de recherche comme le mien, j’ai encore plus largement ouvert mes horizons, avec des compétences développées en histoire, en parfumerie, biologie, botanique, chimie, archéologie, et j’en passe ! Des domaines que je n’aurais jamais pu étudier (ou difficilement) sans enchaîner des formations complémentaires sans fin.

De plus, la thèse est le diplôme ultime, qui ouvre les portes d’un métier à l’international, sans parler des qualités personnelles et professionnelles qu’elle permet de développer. C’est une expérience difficile, c’est certain, mais les opportunités à l’issue valent largement le coup !

 

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux étudiants qui souhaiteraient exercer votre métier ?

Avant de commencer ma thèse, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui ont tenté de me dissuader de ce projet. : « la thèse c’est difficile, réfléchis bien ton projet ! Un doctorat implique énormément d’investissement, les taux d’embauche derrière sont faibles, le docteur est surqualifié, c’est un étudiant à vie… ». Il y a une part de vrai dans toutes ces affirmations, mais aussi beaucoup de fausses croyances relatives à la thèse et trop peu de connaissance sur les possibilités de valorisation d’un tel diplôme. Et indépendamment des ouvertures professionnelles à l’issue, un sujet de thèse qui est bien choisi peut véritablement s’avérer être passionnant à mener, un peu comme une startup à monter, à développer et à faire fleurir. Encore une fois, tous les jours ne sont pas évidents et la quantité de travail peut s’avérer être lourde (voir très lourde), mais la fierté qui en découle, les qualités et les compétences développées sont une plus-value indéniable pour la suite.

Tout le monde n’est pas appelé, ou ne se sent pas appelé, à faire une thèse. Mais si l’idée effleure l’esprit, elle mérite que l’on s’y attarde et que l’on creuse cette direction, sans se mettre de frein sur les croyances populaires parfois trop répandues.

Autre chose à savoir, j’ai souvent cru qu’avec un master professionnel, j’aurais un niveau de chimie (ou plus largement, une connaissance du milieu de la recherche) trop faible pour entreprendre une thèse. J’ai parfois ramé sur certaines notions, mais trois années, dont un temps de formation obligatoire, sont largement suffisantes pour une remise à niveau et un approfondissement de certaines disciplines initialement moins maitrisées.

Pour finir, mon principal conseil se résume en ce petit mantra : rêver, planifier, foncer !

 

Comment décririez-vous votre expérience à l’ISIPCA en 2 mots ?

Riche et dense ! Mais passionnante ! Les points très positifs : les enseignants issus du tissu industriel, qui connaissent la réalité du métier et peuvent transmettre leur propre passion du métier. Et l’alternance qui permet de mettre rapidement en pratique les connaissances acquises et d’affiner son projet professionnel.

 

Avez-vous un souvenir de l’ISIPCA que vous aimeriez partager avec nous ?

Le projet professionnel ! Avec deux amies, nous étions en charge du pôle « Analyse Sensorielle » du produit cosmétique formulé par d’autres étudiants.

C’était un véritable moment de liberté et de créativité que j’ai complètement retrouvé dans ma thèse. Laisser libre recours à son imagination pour proposer des voies innovantes, diversifier son réseau, s’enrichir des expériences de chacun.

C’était un chouette moment, qui permet de mieux se représenter les enjeux liés à la création d’une startup ou à la réalisation d’une thèse !

 

Quels sont vos projets d’après thèse ?

Une thèse, c’est une sorte de marathon, une course qu’il faut assurer sur la durée et qui implique un investissement important de soi-même.

Après ma soutenance, j’ai donc décidé de prendre une année sabbatique pour voyager en Europe du Nord, dans un kangoo, aménagé pour y vivre. J’écris ces quelques lignes, alors même que je me trouve en Suède.Il est important de s’épanouir dans sa vie professionnelle, mais il est tout autant important de prendre du temps pour sa vie personnelle. Et si vous ne décidez pas de prendre ce temps, vous n’aurez « jamais » cette opportunité mise à disposition. Bien trop souvent, les projets personnels sont mis de côté pour assurer un avenir professionnel serein et stable. Mais est-ce vraiment une garantie ? Bien trop souvent, nous passons à côté de certains rêves en nous disant que nous les vivrons plus tard, parce que ce n’est pas « le bon moment » …

Pourtant, le type de voyage que j’ai entrepris aujourd’hui est tellement enrichissant, tellement épanouissant, tellement important pour apprendre à mieux se connaître, à vivre au rythme de la nature et à découvrir le monde qui nous entoure !! Définitivement, c’est une expérience incroyable et unique, que je recommande à tous de vivre une fois dans sa vie !

Pour la suite, j'aimerais m'impliquer dans un projet dans lequel je pourrais allier les compétences acquises au sein de mon master, avec celles développées au cours de ma thèse. Mettre l'éco-responsabilité et le naturel au cœur de mon métier, et aller à la recherche de nouvelles matières premières cosmétiques ou parfumantes à histoire forte. Rêver, faire rêver, tout en continuant de protéger cette belle planète qui nous accueille !

 

Pour me suivre: 




2
J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.